Κατάσταση στην Ουκρανία: Διάγγελμα του Προέδρου Emmanuel Macron (2/3/2022) [fr]

Ο Πρόεδρος της Δημοκρατίας απευθύνθηκε στους Γάλλους πολίτες στις 2 Μαρτίου, αναφορικά με την κατάσταση στην Ουκρανία και τον τρόπο με τον οποίο επηρεάζει τη Γαλλία.

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2 Μαρτίου 2022

Ομιλία του Προέδρου της Δημοκρατίας - στα Γαλλικά

Françaises, Français,

Mes chers compatriotes,

Depuis l’attaque brutale lancée par le Président POUTINE contre l’Ukraine le 24 février, les forces russes bombardent Kiev, assiègent les villes les plus importantes du pays. Des centaines de civils ukrainiens ont été tués. Des femmes et des enfants ont été tués encore ce jour. Les jours qui viennent seront vraisemblablement de plus en plus durs.

Des centaines de milliers de réfugiés fuient vers la Moldavie, la Pologne, la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie et progressivement le reste de l’Europe.

Dans cette épreuve sans précédent depuis nombre de décennies, nous nous tenons aux côtés de l’Ukraine.

Je salue ce soir le courage du peuple ukrainien qui résiste sous le feu des armes. Et en votre nom, j’adresse au Président Volodymir ZELENSKY le soutien fraternel de la France. Il est aujourd’hui, à la tête de son peuple si courageux, le visage de l’honneur, de la liberté, de la bravoure.

Ni la France, ni l’Europe, ni l’Ukraine, ni l’Alliance Atlantique n’ont voulu cette guerre.
Nous avons au contraire tout fait pour l’éviter.

Vous le savez, j’ai depuis 2017 conduit un dialogue exigeant et constant avec le Président POUTINE.
Et face à l’aggravation des tensions, je me suis rendu à Moscou et puis à Kiev les 7 et 8 février derniers pour rechercher des alternatives à un conflit armé. Plusieurs autres dirigeants européens ont d’ailleurs accompagné cet effort. Le Président des Etats-Unis d’Amérique a manifesté quant à lui sa disponibilité pour négocier après avoir rencontré physiquement le Président POUTINE en juin 2021 à Genève.

C’est donc bien seul et de manière délibérée que, reniant un à un les engagements pris devant la communauté des Nations, le Président POUTINE a choisi la guerre.

Cette guerre n’est pas un conflit entre l’OTAN et l’Occident d’une part et la Russie d’autre part, comme certains peuvent l’écrire : il n’y a pas de troupes ni de bases de l’OTAN en Ukraine. Ce sont des mensonges. La Russie n’est pas agressée. Elle est l’agresseur.

Cette guerre est encore moins, comme une propagande insoutenable voudrait le faire penser, une lutte contre le « nazisme ». C’est un mensonge. Une insulte à l’Histoire de la Russie et de l’Ukraine, à la mémoire de nos aînés qui ont combattu côte à côte contre le nazisme. Les dirigeants russes s’en prennent à la mémoire de la Shoah en Ukraine. Comme ils s’en prennent en Russie à la mémoire des crimes du stalinisme.

Cette guerre est le fruit d’un esprit de revanche, nourri d’une lecture révisionniste de l’Histoire de l’Europe, qui voudrait la renvoyer aux heures les plus sombres des Empires, des invasions, des exterminations.

A cette violation flagrante de l’intégrité du territoire et de la souveraineté d’un pays européen, la France et l’Europe ont répondu immédiatement, unanimement, fermement. Nous l’avons fait en étroite coordination avec les Britanniques, les Canadiens, les Américains, les Japonais et tant d’autres pays.

D’abord en soutenant le peuple ukrainien par des convois humanitaires ainsi que par la livraison de matériel et d’équipement pour se défendre.

Ensuite, en agissant avec les autres Nations pour que les dirigeants russes entendent que le choix de la guerre mettrait leur pays au ban des peuples et de l’Histoire.

Une résolution a été votée au Conseil de sécurité des Nations Unies sur les violations du droit international commises par Moscou. Et cet après-midi même, l’Assemblée Générale des Nations unies a condamné par un vote écrasant cette agression.

La communauté internationale a ainsi montré son unité. Les équipes sportives de Russie ont été exclues des grandes compétitions internationales et nombre de grands événements sportifs et culturels ont été annulés.

Nous continuons et continuerons un travail acharné afin de conduire, sur tous les continents, les Nations à condamner l’invasion, à exiger le cessez-le-feu et le respect des opérations humanitaires sur le sol ukrainien.

Nous avons pris, de manière rapide et proportionnée, des sanctions à l’égard de la Russie et de ses dirigeants. Les avoirs de plusieurs centaines de personnalités russes proches du pouvoir ont ainsi été gelés en France et à l’étranger. Plusieurs grandes banques russes ont été exclues des systèmes de paiements internationaux, rendant impossibles nombre de transactions et entraînant la chute du rouble. Les organes de propagande russe viennent de cesser d’émettre en Europe.

Sur le terrain, nous nous sommes donné les moyens de protéger nos ressortissants en organisant le transfert de notre ambassade d’une ville à l’autre en Ukraine et en permettant à tous les Français ou binationaux qui le souhaitent de pouvoir quitter le pays dans les meilleurs délais.

Je veux ici en votre nom, remercier l’ensemble des diplomates, policiers, militaires et agents de l’Etat qui continuent de mener cet effort et prennent en charge nos compatriotes en Moldavie et sur les principaux points de sortie du territoire ukrainien.

Je remercie aussi l’ensemble des journalistes qui couvrent avec courage le conflit et œuvrent ainsi à la liberté d’information de tous les citoyens du monde.

Enfin, nous avons participé à l’effort dans le cadre de l’OTAN pour protéger la sécurité et la souveraineté de nos alliés européens en renforçant la présence militaire que nous avons déjà dans les Etats baltes et dans la région. Ainsi, plusieurs centaines de soldats français sont arrivés hier sur le sol de la Roumanie.

Initiatives diplomatiques, sanctions contre les dirigeants politiques et économiques de la Russie, soutien à la population ukrainienne vont ainsi se poursuivre et s’intensifier avec pour objectif d’obtenir l’arrêt des combats.

Mais pour autant, nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Nous savons tout ce qui nous lie à ce grand peuple européen qu’est le peuple russe, qui a tant sacrifié durant la Seconde guerre mondiale pour sauver l’Europe de l’abîme. Nous sommes aujourd’hui aux côtés de tous les Russes qui, refusant qu’une guerre indigne soit menée en leur nom, ont l’esprit de responsabilité et le courage de défendre la paix ; et qui le font savoir en Russie et ailleurs.

C’est pour cela que si j’échange constamment avec le Président ZELENSKY, j’ai aussi choisi de rester en contact et resterai en contact autant que je le peux et autant que c’est nécessaire avec le Président POUTINE. Pour chercher sans relâche à le convaincre de renoncer aux armes pour aider autant que la France le peut dans le cadre des pourparlers en cours et pour prévenir la contagion et l’élargissement du conflit autant que nous le pouvons.

Les équilibres de notre continent comme plusieurs aspects de notre quotidien sont d’ores et déjà bouleversés par cette guerre et connaîtront des changements profonds dans les mois qui viennent.

Notre Europe en sera bousculée. J’aurai l’occasion d’y revenir.

Plusieurs centaines de milliers de réfugiés venant d’Ukraine sont et seront accueillis sur notre continent. La France prendra sa part. Et je veux ici d’ores et déjà remercier nos villes et nos villages qui ont commencés à se mobiliser. Remercier nos associations, qui aussi œuvrent pour accueillir dans les meilleures conditions.

Nous nous organisons et nous prendrons soin de celles et ceux qui rejoignent notre sol pour être protégés. La France prendra aussi sa part en accueillant les enfants forcés à l’exil, séparés de leurs pères restés combattre, et ce en étroite collaboration avec les associations et les ONG qui œuvrent déjà sur place et dans notre pays.

Notre agriculture, notre industrie, nombre de secteurs économiques souffrent et vont souffrir, soit parce qu’ils dépendent des importations de matières premières venues de Russie ou d’Ukraine, soit parce qu’ils exportent vers ces pays. Notre croissance, aujourd’hui au plus haut, sera immanquablement affectée.

Le renchérissement du prix du pétrole, du gaz et des matières premières a et aura des conséquences sur notre pouvoir d’achat : demain le prix du plein d’essence, le montant de la facture de chauffage, le coût de certains produits risquent de s’alourdir encore.

Alors face à ces conséquences économiques et sociales, je n’ai et n’aurai qu’une boussole : vous protéger.

Nous épaulerons les secteurs économiques les plus exposés en recherchant de nouveaux fournisseurs, de nouveaux débouchés commerciaux. Et c’est à cette fin que je me suis entretenu avec des homologues américains, européens, moyen-orientaux.

Nous apporterons des réponses adaptées face aux perturbations des flux commerciaux et à l’augmentation des prix. Et j’ai demandé au Premier ministre d’élaborer, pour les prochains jours, un plan de résilience économique et social pour répondre à toutes ces difficultés.

Mais ne nous trompons pas. Ces événements n’auront pas seulement des conséquences immédiates, à la trame de quelques semaines. Ils sont le signal d’un changement d’époque.
La guerre en Europe n’appartient plus à nos livres d’histoire ou de livres d’école, elle est là, sous nos yeux. La démocratie n’est plus considérée comme un régime incontestable, elle est remise en cause, sous nos yeux.

Notre liberté, celle de nos enfants n’est plus un acquis. Elle est plus que jamais un système de courage, un combat de chaque instant.

A ce retour brutal du tragique dans l’Histoire, nous nous devons de répondre par des décisions historiques.

Notre pays amplifiera donc l’investissement dans sa défense décidé dès 2017 et poursuivra sa stratégie d’indépendance et d’investissement dans son économie, sa recherche, son innovation, déjà renforcée à la lumière de la pandémie.

Notre Europe, dans cette épreuve, démontre, comme elle l’a fait ces derniers mois, une unité remarquable. Elle doit désormais accepter de payer le prix de la paix, de la liberté, de la démocratie. Elle doit investir davantage pour moins dépendre des autres continents et pouvoir décider pour elle-même. En d’autres termes : devenir une puissance, plus indépendante, plus souveraine.

Puissance économique d’abord. Nous ne pouvons plus dépendre des autres pour nous nourrir, nous soigner, nous informer, nous financer. Voilà pourquoi, dans le prolongement des décisions prises au plus fort de la pandémie avec le plan de relance européen, nous devrons promouvoir un nouveau modèle économique fondé sur l’indépendance et le progrès.

Puissance énergétique, ensuite. Nous ne pouvons plus dépendre des autres et notamment du gaz russe pour nous déplacer, nous chauffer, faire fonctionner nos usines. Voilà pourquoi, après avoir décidé pour la France, le développement des énergies renouvelables et la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, je défendrai une stratégie d’indépendance énergétique européenne.

Puissance de paix, enfin. Nous ne pouvons pas dépendre des autres pour nous défendre que ce soit sur terre, sur mer, sous la mer, dans les airs, dans l’espace ou le cyberespace. A cet égard, notre défense européenne doit franchir une nouvelle étape.

Je réunirai les 10 et 11 mars prochains à Versailles les chefs d’Etat et de gouvernement, européens, lors d’un sommet qui aura à décider sur ces sujets.
D’ores et déjà, notre Europe a montré unité et détermination. Elle est entrée dans une nouvelle ère. Il nous faut poursuivre.

Mes chers compatriotes,

La guerre en Ukraine marque une rupture pour notre continent et nos générations.

Je sais combien elle vous inquiète, légitimement. Elle nous mobilise et nous imposera de prendre des décisions. Je vous en rendrai compte.

Cette guerre vient aussi percuter notre vie démocratique et la campagne électorale qui s’ouvre officiellement à la fin de cette semaine.

Cette campagne permettra un débat démocratique important pour la Nation mais qui ne nous empêchera pas de nous réunir sur l’essentiel.

Je sais pouvoir compter sur vous, votre attachement à la liberté, à l’égalité, à la fraternité, à la place de la France dans le monde.

Je ne cesserai jamais de les défendre et de les porter haut, en votre nom.

Vive la République.

Vive la France.

Ομιλία του Προέδρου της Δημοκρατίας - στα Αγγλικά

MARCH 2, 2022

People of France,
My fellow citizens,

Since President Putin’s brutal attack on Ukraine on February 24, Russian forces have been shelling Kyiv and besieging major cities.

Hundreds of Ukrainian civilians have been killed. Women and children were killed today.

The days to come will most likely be increasingly difficult.

Hundreds of thousands of refugees are fleeing to Moldova, Poland, Romania, Hungary, Slovakia, and gradually to the rest of Europe.

In the midst of a difficult moment unlike any we have seen in decades, we stand with Ukraine.

This evening I want to pay tribute to the courage of the Ukrainian people, who are resisting under fire.

And on your behalf, I want to offer France’s brotherly support to President Volodymyr Zelensky. As the leader of an extraordinarily courageous people, he embodies honor, freedom and heroism.

Neither France nor Europe nor Ukraine nor the Atlantic Alliance wanted this war.
On the contrary, we did everything we could to avoid it.

As you know, I have been engaged in a rigorous, continuous dialogue with President Putin since 2017.

Amid worsening tensions, I traveled to Moscow and Kyiv on February 7 and 8 to seek alternatives to armed conflict. Several other European leaders supported that effort. As for the President of the United States, he expressed his willingness to negotiate after meeting with President Putin in person last June in Geneva.

It was therefore quite deliberately and quite alone that President Putin opted for war, rejecting the commitments he had made to the international community one after another.

This war is not a conflict between NATO and the West, on one hand, and Russia on the other, as some have written. NATO has no troops or bases in Ukraine. These are lies. Russia has not been attacked. It is the aggressor.

Still less is this war a fight against “Nazism,” as a baseless propaganda campaign would have people believe. That is a lie. It is an insult to Russian and Ukrainian history and to the memory of our forefathers who fought side by side against Nazism. Russian leaders are attacking the memory of the Holocaust in Ukraine, just as in Russia they are attacking the memory of Stalinist crimes.

This war is the result of a revenge mentality fueled by a revisionist interpretation of European history that would have us return to the darkest days of empires, invasions and exterminations.

France and Europe responded immediately, unanimously and firmly to this flagrant violation of a European nation’s territorial integrity and sovereignty. We did so in close coordination with the British, the Canadians, the Americans, the Japanese, and many other counties.

First, we supported the Ukrainian people by providing them with humanitarian conveys and shipments of defense equipment and material.

Then, we worked with other nations to ensure that Russian leaders understand that choosing war will result in their country being shunned by other nations and condemned by history. The UN Security Council voted on a resolution deploring Moscow’s violations of international law, and this afternoon, the UN General Assembly voted overwhelmingly to condemn the attack. In other words, the international community demonstrated its unity. Russian teams were excluded from major international competitions and many sporting and cultural events were cancelled. We are working relentlessly to convince nations on every continent to condemn the invasion, demand a ceasefire and respect humanitarian operations on Ukrainian soil, and we will continue to do so.

We swiftly adopted proportionate sanctions against Russia and its leaders. The assets of several hundred Russians close to the authorities were frozen in France and abroad. Several major Russian banks were excluded from the international payment system, making a number of transactions impossible and causing the ruble to crash. Russian propaganda outlets were just barred from broadcasting in Europe.
On the ground, we have made sure we have the ability to protect our citizens, moving our Embassy in Ukraine to a different city and enabling all French or dual citizens to swiftly leave the country if they wish to do so. On your behalf, I want to thank all of the diplomats, police officers, soldiers and government employees who are continuing to carry out this effort and are looking after our fellow citizens in Moldova and at Ukraine’s main border crossings.

I also want to thank all the journalists who are courageously covering this conflict and helping to guarantee freedom of information for all the world’s citizens.
Finally, we took part in the NATO effort to protect the security and sovereignty of our European allies by boosting our existing military presence in the Baltic states and in the region. Several hundred French troops arrived in Romania yesterday as part of that effort.

We will continue to step up our diplomatic initiatives, sanctions against Russia’s political and business leaders, and support for the Ukrainian people with the goal of ending the fighting.

And yet it must be said that we are not at war with Russia. We are mindful of our deep connections with the Russian people – one of the great peoples of Europe – who sacrificed so much during World War II to save Europe from the abyss. We stand with all Russians who refuse to allow an unworthy war to be waged in their name, and who have made it clear in Russia and abroad that they have a sense of responsibility and the courage to defend peace.

That is why I am not only in constant contact with President Zelensky but have also chosen to remain in contact with President Putin and will continue to do so as long as I am able and as long as it is necessary. To try time and again to convince him to lay down his weapons, to help with the negotiations under way insofar as France is able and, insofar as we are able, to prevent this conflict from seeping and spreading into other areas.
This war has already upset the balance on our continent and in multiple aspects of our daily lives and this balance stands to undergo major changes in the coming months.
This war will shake up our Europe. I will talk more about this in a moment.
Several hundred thousand refugees from Ukraine are currently being welcomed on our continent and this will continue to be the case. France will do its part. I’d like to take this opportunity to thank our cities and towns for leaping into action. I’d also like to thank our nonprofits, which are working hard to welcome these refugees in the best possible conditions.

We are making preparations and will take care of the men and women who come to our country seeking protection. France will also do its part by welcoming children forced into exile after being separated from fathers who have stayed behind to fight. And we will do so in close collaboration with the nonprofits and NGOs that are already at work on the ground and in France.

Our agricultural system, our industries and many of our business sectors are suffering and will continue to suffer either because they are dependent on raw materials imported from Russia and Ukraine or because they export products to those countries. Our growth, which has reached its highest point, will undoubtedly be affected.

Hikes in the price of oil, gas and raw materials are impacting our purchasing power and this will continue to be the case. In the days to come, the cost of filling the tank, paying our heating bills and purchasing certain products will likely grow even steeper.
Faced with these economic and social consequences, there is just one thing that guides me and will guide me moving forward: protecting you.

We will support those business sectors with the greatest exposure by searching for new suppliers and new business opportunities. That is why I have raised this issue with my American, European and Middle Eastern counterparts.

We will provide appropriate responses to trade disruptions and price increases. I have also asked the Prime Minister to draft an economic and social resiliency plan over the next few days in response to these difficulties.

But make no mistake. The consequences of these events will be felt not only in the near term over the course of the coming weeks. They also signal the start of a new era.

War in Europe is no longer limited to our history books and our textbooks. It is here now, right before our eyes.

Democracy is no longer viewed as an undisputed system. It has been called into question right before our eyes.

Our freedom and the freedom of our children are no longer a given. Now more than ever, they require courage and the willingness to fight for them at all times.
We must meet history’s sudden return to tragedy with historic decisions.
Therefore, our country will increase investments in our defense that were decided upon in 2017 and will pursue its strategy founded on independence and investments in our economy, research and innovation, which have already been strengthened in light of the pandemic.

During these trying times, our Europe is demonstrating remarkable unity, just as it has done over these last few months. Now Europe must agree to pay the price of peace, freedom and democracy. Europe must invest more in order to decrease its dependence on other continents and to be able to decide for itself. In other words, it must become a power that is both more independent and more sovereign.
First and foremost, it must become an economic power. We can no longer depend on others to feed us, take care of us, inform us or fund us. That is why, in keeping with the decisions made during the darkest days of the pandemic with the Recovery Plan for Europe, we must promote a new economic model founded on independence and progress.

Next, it must become an energy power. When it comes to our mobility, heating and the powering of our plants, we can no longer depend on others and, in particular, on Russian gas. That is why, after deciding to develop renewable energy and build new nuclear reactors for France, I will champion an independent European energy strategy.

Lastly, it must become a power for peace. We can no longer depend on others to defend us, be it on land, at sea, under the sea, in the air, in space or in cyberspace. To this end, our European defense must step up.

On March 10 and 11, I will bring together the European heads of state and government in Versailles for a summit where decisions will be made on these matters.

Our Europe has already proven its unity and determination. It has entered a new era. We must keep moving ahead.

My fellow citizens,
The war in Ukraine marks a turning point for our continent and our generation.
I know how understandably upset this war has made you. It spurs us on to action and compels us to make decisions. I will keep you informed.

This war also impacts our democratic life and our election campaign, which is set to officially begin at the end of this week.

This campaign will allow for a democratic debate that is important for France. However, it will not prevent us from agreeing on what is essential.

I know that I can count on you and your commitment to freedom, equality, fraternity and France’s role in the world.

I will never stop defending these values and holding them high, in your name.

Vive la République.
Vive la France.

Πηγή: Ιστοσελίδα της προεδρίας της Δημοκρατίας

δημοσίευση 27/06/2022

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